Le Défi du Désorbitage de l’ISS: SpaceX à la Rescousse

La NASA a récemment annoncé que SpaceX serait chargé de créer et de livrer un véhicule de désorbitage pour l’International Space Station (ISS), marquant un tournant majeur dans la gestion des infrastructures spatiales vieillissantes. Le contrat, d’une valeur totale potentielle de 843 millions de dollars, soulève diverses interrogations et attentes concernant les capacités et l’innovation de SpaceX. Avec ce financement substantiel, SpaceX pourrait être incité à développer une solution aux applications plus larges qu’un simple brûlage de désorbitation en orbite basse terrestre (LEO). La question est de savoir jusqu’où ce nouveau véhicule pourra aller au-delà des attentes initiales.

Cependant, tout le monde n’est pas convaincu que la destruction de l’ISS soit la meilleure option. Certains fervents enthousiastes de l’espace se demandent s’il ne serait pas préférable de démanteler et de ramener les différentes parties au sol via des vols de Starship plutôt que de désorbiter la station tout entière. Comme l’a mentionné un commentateur, les segments américains trouveraient sûrement une place de choix au musée Udvar Hazy. Néanmoins, chaque morceau de l’ISS a une valeur inestimable non seulement monétaire mais aussi historique, rendant la décision de la désorbiter particulièrement difficile à accepter.

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Techniquement, l’idée d’un désorbitage semble faisable mais complexe. Une option envisagée serait d’utiliser un Dragon modifié ou bien Starship pour fournir la poussée nécessaire pour désorbiter l’ISS. Il s’agit essentiellement de ralentir suffisamment la station pour qu’elle tombe de son orbite. L’ISS dispose déjà de capacités de propulsion, principalement sur les modules Zvezda et Zarya, mais une désorbitation contrôlée nécessite quelque chose de plus puissant et précis. Selon certaines estimations, la manœuvre nécessiterait au moins 3236 N de poussée pour atteindre la delta-v cible en une période de 60 minutes. Chaque propulseur Draco sur Dragon délivre 400N, et avec 16 Draco, la combinaison pourrait théoriquement atteindre 6400N, bien que ce soit une demande énorme pour ces moteurs et leur carburant.

Par ailleurs, les préoccupations environnementales entrent également en jeu, notamment celles liées à l’impact chimique potentiel sur la couche d’ozone lors de la désorbitation. Une proposition est de pousser l’ISS vers le soleil pour une désintégration complète, même si cela demanderait également une immense quantité de carburant. D’autres suggestions incluent l’utilisation de thrusters ioniques pour maintenir l’ISS dans une orbite stable ou un ‘cimetière’ orbital sécurisé où elle ne représente pas une menace pour d’autres satellites ou pour la Terre. Cela soulève la possibilité de générer une quantité significative de débris spatiaux, un problème de plus en plus préoccupant pour toutes les missions spatiales futures.

Avec tout cela en tête, il est clair que la NASA et SpaceX se sont lancé dans une entreprise ambitieuse avec de nombreux défis à surmonter. L’un des aspects les plus fascinants de ce projet est le potentiel de réutilisation des technologies développées. Pour SpaceX, prouver la faisabilité d’un véhicule de désorbitage robuste pourrait ouvrir la voie à d’autres applications, incluant peut-être des missions sur Mars où des technologies similaires pourraient jouer un rôle crucial. Le succès de cette mission pourrait marquer une nouvelle ère d’innovation dans l’industrie spatiale, tout en posant les bases pour la prochaine génération de technologies et d’infrastructures orbitales.


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