Quitter la Grande Machine du Bullshit : Récit d’un Échappé

La technologie, cette force pantagruélique de notre ère moderne, a une emprise incontestée sur nos vies quotidiennes. Une publication récente de Joan Westenberg, intitulée ‘6 months ago, I left the bullshit industrial complex’, explore son départ, incisif et personnel, de ce qu’elle décrit comme une ‘machine à bullshit’. De ses commentaires, une vérité résonne : un sentiment largement partagé d’aliénation envers les idéaux techno-utopiques de notre époque.

En réponse à cet article, jmathai, un autre ancien de la grande technologie, témoigne que quitter ce monde était une bouffée d’air frais. Travailler avec des entrepreneurs de petite taille, sur des idées plus modestes mais authentiques, a transformé son point de vue. Il rappelle que la richesse et le succès sont loin d’être monopolés par les géants de la tech ; souvent, ils se découvrent dans des coins inattendus, loin des feux des projecteurs.

hn_throwaway_99, un commentateur de la génération X, dévoile une désillusion comparable. Pour ceux qui ont grandi avec le techno-optimisme des années 90, l’avenir semble bien différent de ce qui était anticipé. Les technologies étaient censées alléger les fardeaux quotidiens, permettre l’expression artistique et libérer du temps pour la créativité. Mais nombre d’entre nous se trouvent aujourd’hui à jongler avec des tâches manuelles tandis que l’IA prend le contrôle des travaux artistiques et créatifs. Ce décalage entre l’espoir et la réalité a semé un mécontentement palpable.

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XorNot descend cette vision en disant que vouloir que l’IA fasse votre lessive et vaisselle pour que vous puissiez écrire et dessiner est illusoire. De son point de vue, cette critique est emplie de velléités classistes et de perceptions tronquées de ce que la technologie pourrait ou devrait réellement accomplir. Pourtant, malgré les objections, l’essentiel de ces critiques expose une douleur collective : l’automatisation menace non seulement nos emplois mais aussi nos passions.

Le cœur de cette thématique se situe dans la réappropriation de la technologie et la lutte contre sa commercialisation effrénée. L’IA est capable de générer des images poétiques ou d’écrire de la prose, remplaçant ainsi ce qui était autrefois des tâches gratifiantes et humaines. Pourtant, des technologies comme les machines à laver et les lave-vaisselles, qui existent depuis des décennies, n’ont jamais ôté la satisfaction des tâches ménagères par plaisir ou besoin.

Cette réalité évoquée par les divers commentateurs ne fait que souligner une transformation drastique de notre société : du rêve technologique qui rapproche les gens à celui qui les isole, du rôle de fédérateur culturel à celui d’agent de division. La technologie, autrefois un terrain de liberté et d’innovation, devient pour beaucoup une aire de surveillance et de contrôle, préservée pour les profits de quelques-uns.

Ainsi, questionner la direction prise par la technologie n’est plus une simple observation nostalgique mais une nécessité critique. Quitter la grande machine du bullshit, pour bon nombre, ne signifie pas abandonner la technologie, mais la redéfinir, l’humaniser et la ramener à son objectif premier : servir et améliorer la condition humaine.


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